Darrifourcq, Hermia, Ceccaldi : Kaiju Eats Cheeseburgers

Darrifourcq, Hermia, Ceccaldi : Kaiju Eats Cheeseburgers

Full Rhizome-Hector / Outhere

En 2015, sortait l’album God at the Casino d’un trio franco-belge hors du commun, né d’une rencontre au festival d’Orléans. Au Saxophone ténor, Manu Hermia qui jongle entre son trio avec Manolo Cabras et Joao Lobo (Austerity and  What About Rage), L’Orchestra Nazionale della Luna ou Le Murmure de l’Orient. A la batterie et aux percussions, Sylvain Darrifourcq, le batteur du quartet d’Emile Parisien (Spezial Snacks, Chien Guêpe) et de In Love with, en compagnie des frères Ceccaldi. Au violoncelle, Valentin Ceccaldi qui a notamment enregistré La Scala avec Théo Ceccaldi (violon) et Roberto Negro (p), Bambú avec Alexandra Grimal (sax) ou Zèbres avec David Chevallier (g). Pendant plusieurs années, le trio a travaillé/peaufiné le répertoire de God at the Casino. En témoigne l’interview accordée à JazzMania par les trois compères en janvier 2019 lors d’un concert à l’An Vert (voir lien ici). Voici que sort Kaiju Eats Cheeseburgers, cinq nouvelles compos/impros aux titres en clin d’œil comme ce Kaiju, “bête étrange” pour les Japonais. Trois de Valentin Ceccaldi (Kaiju Eats Cheeseburgers, Ma-Rie Antoi-Nette, Bye bye charbon), une de Manu Hermia (Disruption) et une de Sylvain Darrifourcq (Collapse in Sportswear). Un album qui s’inscrit dans la lignée du premier : “une musique basée sur l’intensité, une musique qui puise sa force dans la terre . Elle est très tellurique, très chargée en énergie physique” (S.Darrifourcq). Un travail d’équipe pour une musique basée sur une interaction constante entre le ténor aux sonorités déchirées, un violoncelle aux cordes frottées, pincées, frappées et un flot de sonorités inattendues de la batterie aux peaux, elles aussi frappées ou frottées avec des objets de métal (Disruption), auxquels se joignent roulement à billes ou ce “zither”: une cithare aux cordes frottées ou frappées. Comme le dit Darrifourcq : “un équilibre entre un geste “batteristique” et un geste percussionniste, faire des sons longs, frotter des objets et les faire résonner”.  Le tout avec de multiples ruptures de jeu et de rythmes (Collapse in Sportswear). Une musique du déferlement : “une énergie sauvage, au service d’une expérience temporelle particulière, un ouragan sonore” (Manu Hermia). Une musique à écouter et surtout à découvrir en concert pour en partager toute l’énergie.

Darrifourcq, Hermia & Ceccaldi en concert à Flagey, Bruxelles, le 11 septembre et au Centre culturel les Chiroux (Liège) le 2 octobre.

Claude Loxhay