Elin Forkelid : Songs to Keep You Company on a Dark Night

Elin Forkelid : Songs to Keep You Company on a Dark Night

Sail Cabin Records

Je rajouterai bien « or a Cold Day » au titre, vu les températures négatives au moment de faire cette chronique. Et le climat actuel s’accommode bien avec les tonalités de cet album. Que l’on va apprécier, bien lové dans son douillet « chez soi ». Elin est une saxophoniste compositrice suédoise. Elle a déjà mis ses talents au service de plusieurs formations jazz et, en tant qu’invitée, elle a accompagné quelques solistes scandinaves. Avec ce nouveau projet créé en 2023 et baptisé Stkycoadn – je ne vous aiderai pas à la prononciation – elle veut développer le côté contemplatif de son art en s’inspirant du trompettiste Kenny Wheeler et de son album « Angel Song ». Pour apporter ce « confort musical » vers les auditeurs, elle a utilisé ses trois saxophones (ténor, alto et baryton) et s’est adjoint les services d’un trompettiste / cornettiste, d’un guitariste et d’un contrebassiste qui va assumer seul la fonction rythmique vu l’absence de batteur. Parmi les sept morceaux proposés, il y a deux reprises, aux antipodes l’une de l’autre, une de Stevie Nicks (Fleetwood Mac) et l’autre de Carla Bley, mais vu le traitement qu’elles reçoivent, elles s’imbriquent parfaitement avec les compositions d’Elin. Qui proposent régulièrement des enchevêtrements, des entrelacements entre les cuivres et la guitare. Chaque plage développe un attrayant thème mélodique qui subira par la suite des assauts d’improvisations. De bonnes doses de free jazz s’invitent où nous ne les attendons pas. Comme sur « Ytterligheter » construit avec un agréable petit swing et qu’une rasade de cuivres free viendront secouer par la suite. Elie s’installe aussi plusieurs fois à nos côtés d’une façon plus paisible. « Revisiting » avec son côté délicat et jazz atmosphérique en est la preuve. Tout comme sa version revisitée d’ « Ida Lupino » de Carla Bley qui clôt l’album d’une manière envoûtante avec une magnifique progression et une agréable mélodie. Acceptez le quatuor d’Elin avec ces « simple songs », comme elle les décrit, et vous serez, pendant ces instants, en bonne compagnie.

Claudy Jalet