
Jack Gillen : No Home But Here
De l’autre côté de La Manche, Jack Gillen élabore de délicieuses petites mixtures dans un dosage de folk-blues aux délicats parfums parfois rock, parfois jazz. Le jeune guitariste anglais a fait ses classes en tant que musicien de studio, dans différents contextes musicaux, qui lui ont certainement permis d’élargir sa palette harmonique. Son phrasé, souple et précis, invite l’auditeur à le suivre sur des chemins souvent introspectifs, parfois swinguants et quelquefois même, complexes (sans en avoir l’air). Dans la lignée des Clapton et J.J. Cale, voire d’un Julian Lage, il propose – avec Phil Donnely (eb) et Darren Beckett (dm) avec qui il partage le même goût du swing soft et de la mélodie raffinée – une dizaine de compositions originales. La plupart des thèmes s’étirent tendrement dans une atmosphère un peu nonchalante (« Imagined Future », « Mind Changer », « No Home But Here »), dépouillée et crépusculaire (« Lost Again »), légère et optimiste (« The Path » ou « Ember ») ou plus incisive (« Already There », « Longer Nights »). Le jeu de picking de Jack Gillen se suffit assez à lui-même que pour ne pas avoir recours aux effets (ou très peu) de disto ou de réverbe. Une pureté naturelle se dégage de cette musique, organique et douce-amère, confirmée par un drumming agile et une basse électrique chaleureuse. On traverse des paysages sonores qui pourraient parfois évoquer quelques falaises britanniques fouettées par un vent vivifiant et à peine réchauffées par un soleil pâle. Bref, allons respirer un peu de ce jazz bluesy de l’autre côté de La Manche, ça ne peut faire que du bien