Eric Séva Trio : Résonances

Eric Séva Trio : Résonances

Laborie Jazz / Outhere Music

Le saxophoniste Eric Seva a toujours été attiré par les musiques populaires, avec cette tradition de bals populaires incarnée par son père. En 1990, il part pour les Etats-Unis et croise Dave Liebman. Il fait partie de l’ONJ du vibraphoniste Franck Tortiller et participe à l’album « Close to Heaven » dédié à Led Zeppelin. Son âme vagabonde se révèle à travers le titre de ses albums personnels: « Folklores imaginaires », avec Olivier Louvel à la guitare et au saz turc ou « Espaces croisés » gravé avec Lionel Suarez à l’accordéon. Il retrouve un accordéon, celui de Daniel Mille, pour « Mother of Pearl », inspiré par la rencontre entre Gerry Mulligan et Astor Piazzolla pour l’album « Summit ». Il présente ici son groupe Triple Roots, mélange d’autres racines. A la basse, avec une sonorité puissante, Kevin Reveyrand. Aux percussions mais aussi à la voix sur certains titres (« Luz de Port Coton », « Résonances »), Jean-Luc Di Fraya, qu’on avait pu découvrir, en compagnie de Raphaël Imbert, sur l’album « Bach Coltrane ». Au répertoire, six compositions originales du saxophoniste et « Reason and Heart » de Reveyrand (composition qui donnait son titre à un disque enregistré avec le guitariste Olivier Roman-Garcia). Ici, à l’inverse de l’hommage à Mulligan, pas de saxophone baryton mais une alternance entre un ténor à la sonorité chaude (« Les Roots d’Alicante »,  « Résonances », « Green Landscapes », « Canopée ») et un soprano voltigeur qui illumine la mélodie de plusieurs titres (« Luz de Port Coton », « Le Village d’Aoyha », « Reason and Heart »). La basse imposante de Kevin Reveyrand constitue la colonne vertébrale du trio (beau solo sur « Le Village d’Aoyha »). Jean-Luc Di Fraya tisse une trame percussive très riche, aux multiples colorations. Un nouveau voyage aux mélodies envoûtantes et aux couleurs musicales très riches.

Claude Loxhay