Filip Dinev : Romann
D’origine macédonienne, mais à présent citoyen de Hamburg, une ville par ailleurs à laquelle il dédie le dernier titre de cet album, Filip Dinev est ce que l’on peut appeler un « guitariste atypique ». Notre remarque selon laquelle De Beren Gieren n’est pas un trio piano / basse / batterie ordinaire s’applique de façon appropriée ici. Remplacez le piano de Fulco Ottervanger par la guitare (toujours) électrique de Filip Dinev et vous obtenez un jazz hors code, hors modes, hors balises. Et croyez-nous, c’est très sympa de se laisser surprendre ainsi par la musique. Revenons-en aux présentations. « Romann » est – ou plutôt semble être – le deuxième album du guitariste. Il suit « Szevtlo » de quelques années. À l’époque, Dinev jouait déjà dans la même configuration, à trois, mais avec un line-up différent. Le batteur Jan Zeimetz et le bassiste Tilman Oberbeck (Ziv Ravitz et Norma Winstone parmi ses patrons…) ont relayé Pierre Martin et Dani Arday. Sept titres répertoriés, dont une reprise de l’ultra-mélodique « Blackbird » des Fab Four en version décharnée. Quelques solos nerveux, proches de l’os, des montées d’adrénaline téméraires (« Morgenland ») et des rythmes complexes. Voilà pour le menu proposé. Et au bout du compte, un album à glisser sur l’étagère « guitaristes décomplexés », à côté des Bushman’s Revenge. Et ça, c’est un compliment !