François Bernat Quartet : Winter Suite
Le contrebassiste François Bernat a poursuivi ses études au Centre des Musiques Didier Lockwood et au Conservatoire de Bobigny. Il a formé un premier quartet déjà, avec le saxophoniste Frédéric Borey et le guitariste Antonino Rino, pour un hommage à Miles. Voici qu’il présente un nouveau quartet à deux souffleurs. D’une part, le saxophoniste ténor Frédéric Borey qu’on connaît bien en Belgique pour le quartet Lucky Dog avec Yoann Loustalot (tp), le Butterfly Trio et Unitrio (album « Picasso »). Au trombone, Paco Andreo qui a étudié au Conservatoire de Chambéry puis à Paris. En 2013, il a gagné la Manhattan School of Music. Il a formé un trio avec Jeff Ballard et enregistré « Hopper’s Tales » avec le quartet P4ctet. Enfin, à la batterie, Stéphane Adsuar qui a étudié aux Etats-Unis avec Terri Lyne Carrington et Ralph Peterson…
Le présent album est évidemment centré sur cette « Winter Suite » en six parties : trois mouvements d’ensemble et trois « solos ». La suite s’ouvre sur une intro très mélodique jouée en solo par la contrebasse lyrique à souhait. Le premier mouvement réunit les quatre musiciens pour un rythme saccadé avec les souffleurs à l’unisson. La troisième partie est consacrée à un solo tout en finesse de la batterie, dialogue entre la grosse caisse et les baguettes sur caisse claire et toms. Le deuxième mouvement dédié au quartet se déroule sur un rythme assez lent, avec ténor à la sonorité veloutée et trombone plus agressif. Suit le « Horns Solo » qui exprime toute l’empathie réunissant ténor et trombone, pour déboucher sur le troisième mouvement, sorte de course poursuite au rythme rapide. Avant cela, cinq autres compositions originales de Bernat. « Métro Hoche » ouvre l’album : un beau dialogue entre le ténor à la sonorité lisse et le trombone plus grave. « Révolte » s’ouvre sur une ligne de basse obsédante sur laquelle viennent se lover ténor et trombone à l’unisson. « Manuela » se déroule sur un tempo assez lent introduit par la rythmique. « Bons baisers de Pantin » est un thème sautillant, sur tempo vif soutenu par un jeu de balais galvanisant. « Strange Walk », enfin, se présente comme une ballade jouée à l’unisson. Un jazz post bop aux subtiles alliances sonores qu’on espère découvrir en concert.