Giuseppe Urso : Nake

Giuseppe Urso : Nake

Da Vinci Jazz / Xango Music

Giuseppe Urso est un batteur (et pianiste) sicilien actif depuis plus de trente ans. Sa principale activité est l’enseignement (batterie et percussions au Conservatoire de Palerme). A noter qu’il a publié un cd de méthode de jeu de batterie. C’est au départ de ce Conservatoire et à son initiative qu’est né le Palermo Jazz Orchestra qui a accueilli, en invités, Gianluigi Trovesi et Peter Erskine. Il a également été sideman occasionnel pour des musiciens tels Toots Thielemans, Phil Woods, Cedar Walton, Clark Terry ou Dave Liebman et a collaboré avec des orchestres symphoniques. Ce « Nake » est son cinquième album personnel et le deuxième en trio après « Shapes » de 2018, toujours entouré de jeunes : Valerio Rizzo (piano) et Stefano India (contrebasse et basse électrique). Giuseppe Urso est le compositeur de six des dix titres de l’album : des compositions relativement courtes et pleines de fraîcheur, souvent lyriques avec des moments de plus grande tension et un soin apporté à la mélodie. Même si Giuseppe Urso compose la majorité des titres, cet album sonne clairement comme celui d’un groupe soudé, certainement pas comme celui d’un batteur (lequel ne prend que deux solos de courte durée sur tout le disque). Celui qui n’aurait aucune information sur cet opus pourrait même penser à un album de pianiste, tant cet instrument est mis en valeur (notamment sur la splendide relecture de l’ « Etude n° 2 » de Philip Glass). Les autres reprises sont tout aussi réussies : « The Horse Whisperer » (musique du film « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », composée par Tony Newman) avec de très belles sonorités à l’archet de Stefano India, qui récidive dans l’introduction de « Everybody Wants to Rule the World » (de Tears for Fears). Enfin, « Nardis » (composé par Miles Davis pour Cannonball Adderley et popularisé par Bill Evans) est une des rares occasions pour Giuseppe Urso de se mettre en avant. Un bel album de jazz moderne.

Sergio Liberati