
Les Hommes : Si, cosi
Depuis un quart de siècle, le trio ésotérique londonien, Les Hommes, privilégie les prestations live plutôt que la publication de musiques pour les masses. La preuve avec ce nouvel album, uniquement disponible en vinyle et en digital, qui ne fait suite qu’à une petite poignée d’autres, publiés pendant toutes ces années d’existences. Le groupe est composé de Rory More (il joue sur un mythique orgue Lowrey que l’on ne fabrique plus depuis longtemps, mais aussi du piano électrique et assure les compositions), de Vladimiro Carboni (batterie) et de Tarek Abou-Chanab (conga, bongos et diverses percussions). Le groupe est renforcé par Gary Crockett (basse) et Ross Hughes (flûtes, saxophone ténor et clarinette basse) sur l’entièreté des onze titres. Qui, il faut le dire, se ressemblent presque tous ! Et au final, c’est comme si nous n’écoutions qu’un long morceau ! Leur musique s’inscrit dans le lounge jazz instrumental, assez mélodique. Rythmiquement, elle est idéale pour des danses « mondaines » ne demandant qu’un léger déhanchement afin de ne pas renverser le cocktail exotique que l’on tient en main ! Justifiant quelque peu le nom qu’ils donnent à leur musique : exotica mondo jazz ! Et quand « la transe » diminuera encore, vous pourrez discuter tranquillement avec ces sonorités et ces rythmes comme musique d’ambiance, comme fond sonore. Si, il y a des années, vous craquiez, par exemple pour les compilations Hôtel Costes, Stéphane Pompougnac où les différents volumes du Café Del Mar, ceci devrait réveiller en vous de bons souvenirs. Délicieusement rétro, un brin funky, un brin sexy, un brin spacy, j’ose aussi un brin spicy, mais avant tout : solidement référencé comme musique d’ « Interludes » (tant qu’on est dans le passé, avec ces souvenirs de petits ruisseaux dans les sous-bois défilant sur nos écrans).