Lucky Dog

Lucky Dog

Lucky Dog, 

Frédéric Borey / Yoann Loustalot / Frédéric Pasqua / Yoni Zelnik

FRESH SOUND NEW TALENT

Les Français de Lucky Dog, quartet pianoless co-dirigé par le saxophoniste Frédéric Borey et le trompettiste Yoann Loustalot, viennent d’enregistrer live leur deuxième album au Jacques Pelzer Jazz Club, les 7 et 8 février : sortie prévue du disque en septembre sur Fresh Sound New Talent. L’occasion de revenir sur le premier album du groupe. Frédéric Borey et Yoann Loustalot se sont rencontrés à Bordeaux en 2008, ils ont formé un quintet autour du projet Recycling Songs qui revisitait, de manière très personnelle, de grands standards. Le premier, diplômé des Conservatoires de Nancy et Paris, a enregistré son premier album, six ans plus tôt, en compagnie de Benoît Sourisse et André Charlier, tous deux bien connus du public belge. D’autres disques ont suivi, comme Wink ou The Option, avec déjà Yoann en invité.

De son côté, Yoann Loustalot, diplômé du Conservatoire de Bordeaux, a joué dans différentes configurations avec le pianiste François Chesnel (albums “Pièces en forme de flocons”, “Kurt Weil Project”, “Derniers Reflets”) mais aussi au sein du trio Aérophone (en préparation un nouvel album avec le tromboniste américain Glenn Ferris en invité).

Les deux complices ont fondé Lucky Dog, à Paris, en 2013. A la contrebasse, on retrouve Yoni Zelnik, un musicien né à Haïfa mais établi à Paris depuis 1995 et qui a accompagné, entre autres, la saxophoniste alto Géraldine Laurent (concert au festival Jazz à Liège) ou la chanteuse Youn Sun Nah. A la batterie, Frédéric Pasqua, qui, après des études classiques de percussions, s’est tourné vers le jazz, jouant notamment avec le guitariste Louis Winsberg ou la saxophoniste Sophie Alour.

Le répertoire de ce premier album est constitué de dix compositions originales : quatre de Frédéric Borey, six de Yoann Loustalot. Tout au long des dix plages, le quartet fait preuve d’un bel équilibre, d’une constante interactivité entre solistes et rythmique. Yoni Zelnik est ainsi souvent mis en valeur, que ce soit lors de belles introductions (Peaceful Time, Jacky’s Method, Yonisation) ou de longs solos (Involved).

Les compositions des deux compères relèvent avant tout d’un post bop assumé (Jacky’s Method, Interférences) mais parfaitement actualisé, mêlant à leurs références affirmées – Dexter Gordon, Joe Henderson, Jerry Bergonzi pour Frédéric; Chet, Miles, Clifford Brown ou Art Farmer pour Yoann -, d’autres références plus libertaires comme celle du Old and New Dreams de Don Cherry et Dewey Redman (notamment sur Pass’Crap ou Yonisation). Tout cela, avec une belle alternance entre tempo rapide (Pass’Crap, Lucky Dog, Interférences) et rythmes plus apaisés ((The Real All Of Me, Etrange ligne, ou ces ballades Peaceful Time avec trompette bouchée ou Sinless avec bugle à la sonorité ouatée). Une musique taillée sur mesure: une “émotion instantanée” comme aime à le répéter Frédéric à propos de cet enregistrement réalisé, dans la foulée d’un concert en Bretagne, au studio Barge de Vannes et mastérisé dans les excellents studios La Buissonne de Pernes-les-Fontaine.

Claude Loxhay