Margaux Vranken : Purpose

Margaux Vranken : Purpose

Igloo

Le 6 novembre 2019,  la pianiste Margaux Vranken (qu’on avait découvert au travers de son EP « Pinto » en 2015) présentait, au Pelzer Jazz Club, un quintet à l’énergie survoltée. Sous l’impulsion implacable de la Britannique Jas Kayser, on découvrait également le guitariste israélien Lior Tzemach en compagnie de Sylvain Debaisieux au ténor. C’est un tout autre projet qu’elle présente  ici avec « Purpose », une sorte de kaléidoscope de toutes les rencontres qu’elle a pu faire aux Etats-Unis. Dans la foulée de l’obtention du Toots Thielemans Award en 2016, elle a été invitée au Berklee Global Jazz Institute l’année suivante, où elle a pu croiser Danilo Perez, Joe Lovano ou Terry Line Carrington. Lors de son séjour aux Etats-Unis, elle a pu multiplier les rencontres avec des musiciens talentueux venant des quatre coins du monde. Elle en a  invité treize à la rejoindre pour cet album en forme d’anthologie. En adéquation avec sa double formation, classique et jazz au Conservatoire de Bruxelles, elle accueille ici, sous la direction artistique de Diederik Wissels,  aussi bien des vocalistes que des cordes ou des souffleurs. Côté vocalistes, on retrouve Farayi Malek, au timbre de voix limpide et mélodieux qui, comme elle, est passée par Berklee et Danilo Perez (5 plages). Mais aussi Eirini Tornesaki et Chloé Brisson, backing vocals sur « Purpose » et « Sorrow ». Côté cordes, elle est rejointe par l’Ansonia String Quartet, formé à la Julliard School (5 plages). Côté souffleurs, elle accueille le saxophone volubile de Nathan Reising (4 plages), le soprano incisif de Lihi Haruvi (« Nostalgia ») et le trompettiste Ron Warburg (belle sonorité de bugle sur « Purpose », mais aussi « Opening » et « Fuga in F Minor »). On retrouve, avec bonheur, la guitare de Lior Tzemach sur quatre plages avec Reising ou les cordes. La rythmique est constituée, à la basse, d’Aaron Holthus, membre du Oak Trio, et du Polonais Sebastian Kuchczynski à la batterie. Au répertoire, dix thèmes qui illustrent tout son talent de compositrice, sa variété d’inspiration entre musique classique (« Fuga in F Minor », « Opening », « What a Day »), un lyrisme mélodique épuré (« Purpose », « Compo 140 », « The Ending of the Book », « Nostalgia », « Sorrow »), comme un jazz nerveux (« The Ancient Times of an Unknown City »). Chaque composition est jouée dans une configuration instrumentale différente du piano-trio de « The Ancient Times of an Unknown City » à l’onztet de « Purpose ». Chacun aura, évidemment, ses préférences. Pour ma part, j’ai particulièrement aimé les associations guitare-alto de « Compo 140 » et « Uplifting », le soprano sur « Nostalgia » et le bugle de « Purpose ».

Margaux Vranken en interview sur le site de JazzMania ce mercredi 11 novembre.

Claude Loxhay