Niwel Tsumbu : Milim

Niwel Tsumbu : Milim

Diatribe Records

C’est en 2004 que Niwel, alors âgé d’une vingtaine d’années, a quitté son Congo natal pour s’installer en Irlande. Assez rapidement il va se faire connaître en tant que guitariste virtuose et inspiré et va jouer avec des artistes aussi diversifiés que Sinéad O’Connor, le Buena Vista Social Club ou Baaba Maal. D’autres relations vont l’amener à enregistrer ce premier album dans les célèbres studios Realworld fondés par Peter Gabriel. Pendant deux jours et avec l’ingénieur du son irlandais Dom Shaw, qui a travaillé sur le dernier album de Gabriel mais aussi ceux de Squid, l’album live de The Beat ou Parquet Courts, ils vont enregistrer ces treize morceaux (28 minutes) qu’un autre Irlandais va produire : le compositeur et saxophoniste de jazz Nick Roth. Quant à l’album, c’est sur un label de Dublin qu’il paraît ! Jouées uniquement à la guitare acoustique, ces compositions voyagent, tout comme son auteur, sur différents continents. Il utilise des cordes en nylon et leur impact sur la caisse de résonance apporte une certaine chaleur, des subtiles sonorités, et même un côté spirituel à l’ensemble. Qui voyage entre le jazz délicat, le flamenco, le folk, la musique classique et la world, parfois en les faisant se côtoyer sur un même titre. Il reprend une chanson traditionnelle africaine « Masta » et ce sera là le seul titre chanté. Pour le reste, il nous installe dans un univers calme, apaisant, ondoyant. Un univers qui approche parfois celui de la musique classique de par ses trois brèves études (10, 19 et 41 secondes). Par de légères modulations, nous passons, par exemple, de Bach à Paco de Lucia (le titre « Gracias Paco ») et réalisons que cet artiste est parvenu à se créer un univers particulier. Qui inclura même de la musique méditative avec « The Silence Within ». La dernière plage se nomme « To Be Continued », laissant augurer d’une suite. Certainement tout aussi raffinée.

Claudy Jalet