Rich Halley 4: Dusk And Dawn

Rich Halley 4: Dusk And Dawn

Pine Eagle Records

En tant que leader, ce saxophoniste ténor américain, qui nous vient de Portland, a déjà sorti 26 albums ! Et celui-ci est le septième qu’il publie avec son quartet né de longue date. Avec une telle carrière, il a aussi joué avec de nombreux autres musiciens et formé d’autres groupes, il a certainement retourné le jazz sous de nombreuses coutures, mais l’inspiration et la création sont toujours bien présentes. Accompagné de l’excellent tromboniste Michael Vlatkovich, du bassiste Clyde Reed et du batteur Carson Halley (qui est aussi son fils), Rich nous propose sept compositions de sa plume, mais sur plusieurs il a laissé libre cours à des improvisations (« Retrograde », « After Dawn » notamment). L’originalité de ce quartet découle essentiellement des belles confrontations entre le saxophoniste et le tromboniste. Une originale dualité se maintient entre eux deux sur toute la longueur du CD. L’album s’ouvre sur « Spherical Aberration » qui nous vaut parfois une ambiance comme issue d’une petite fanfare intimiste, « The Return » swingue gentiment et offre une belle opportunité de mise en évidence de la section rythmique. L’improvisation s’installe un peu plus par la suite et procure de beaux instants de liberté au sax puis au trombone, notamment sur le déjà nommé « Retrograde ». Le groupe installe toujours une belle vivacité et propose des sons diversifiés au travers de son jazz qui en devient alternativement énervé, improvisé mais aussi structuré si l’écriture de la composition l’impose. Rich déclare aussi que la spontanéité a été présente lors de l’enregistrement, mais depuis le temps que ces musiciens jouent ensemble, la complicité et la connaissance des autres semble être une évidence. Outre le fait d’être directeur artistique d’un petit festival de jazz en Californie, Rich aime aussi de nous faire savoir qu’il s’intéresse depuis toujours à la nature et qu’il a effectué de nombreux voyages dans des régions sauvages dans le monde entier. D’où les photos pastorales qui illustrent cet album que deux cuivres magnifient.

Claudy Jalet