Ottus : Ghost Travellers

Ottus : Ghost Travellers

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Ottus (avec un point au milieu du O !) est un nouveau groupe liégeois qui pratique un indie folk (parfois pop) d’autrefois, un peu dans la lignée des « Desert Songs ». Il est formé de Loïc Holzemer (chant, guitare, synthés, mandoline), de Fanny Vandenbergh (chant, basse, guitare), de Joachim Loneux (chant, accordéon, synthés, ukelele) et de Jérôme Colleyn (batterie) et rejoint par les efficaces interventions d’un bugle, d’une clarinette et du chœur d’enfants « L’arèdje » (des fans de René Binamé ?). Loïc est illustrateur et auteur de bd (tout comme Joachim) et il a réalisé un intéressant livret dans lequel chaque chanson est illustrée par une petite bd de quelques cases en rapport avec le texte chanté. Très « mamé » comme on dit à Liège (joli pour les autres !). Ce cd s’ouvre avec un superbe et délicat « A Run Away » qui m’a replongé dans l’univers du grand (par le talent, pas la taille) Donovan ! Ottus nous emmène, au fil de treize plages, dans un voyage aux atmosphères aériennes, nostalgiques, rêveuses et parfois empruntes de spleen. Un voyage entre électricité et acoustique où chaque musicien reçoit l’occasion de mettre sa voix ou un instrument bien en évidence. Je pense aux voix et au bugle invité sur « Jailbreak », à l’émouvante sonorité de l’accordéon sur « Interlude », à toutes les interventions du banjo, surtout sur « Gone Home » et les toujours réussis duos vocaux masculin/féminin. Car si les prestations des musiciens sont convaincantes, toutes les voix sont aussi parfaites. Il manque peut-être un brin de refrains racoleurs mais nous sommes face à un groupe qui s’est immiscé dans le folk alternatif. Là où les instruments et les voix s’unissent pour former une unité. Un groupe compact dans lequel la facilité n’était pas l’intention primordiale. Un bel objet et des débuts encourageants.

Claudy Jalet