Shabaka : Perceive Its Beauty, Acknowledge Its Grace
Aujourd’hui quarantenaire, Shabaka Hutchings fait figure incontestée de parrain de la nouvelle scène du jazz anglais, plus particulièrement depuis qu’il a dirigé la compilation « We Out Here » qui regroupait ce qu’elle avait de mieux à offrir. En outre, il a multiplié les activités au sein de projets aussi inventifs que différents : Sons of Kemet (avec deux batteurs et Theon Cross au tuba), le groupe de jazz-house The Comet Is Coming (avec Betamax et Danalogue) ou encore les Ancestors (une fanfare déglinguée qui nous offre une musique joyeuse et tribale). Soit, autant le dire de suite, des concepts qui se trouvent aux antipodes de ce premier album qui ouvre sa carrière solo. Un album gorgé de mysticisme et de spiritualité, en témoignent les textes que l’on doit à son père, le poète Anum Iyapo, et que l’on découvre dans quelques titres (« Song of the Motherland », « Body to Inhabit »…), mais aussi la lenteur du tempo général. Autre constat, et il s’en explique largement dans l’interview que vous aurez l’occasion de lire ce mercredi sur notre site, Shabaka a décidé de raccrocher le saxophone, totalement absent ici, à l’exception d’un solo rageur qui figure sur « Breathing », ceci au profit de flûtes ou de cousines apparentées (la clarinette, le shakuachi,…). Ici, Shabaka se remet en question, il ose nous proposer quelque chose de différent, il se renouvelle.
Cet album surprendra les fans de la première heure, auxquels on conseille plusieurs lectures de cette œuvre avant qu’ils ne se forgent un avis tranché. Il en séduira aussi plus d’un !
Un album qu’il présentera lors du festival Uhoda Jazz à Liège (au Trocadéro le samedi 4 mai).
Retrouvez Shabaka en interview sur JazzMania ce mercredi.