Spook : Spook

Spook : Spook

W.E.R.F. Records / N.E.W.S.

Aujourd’hui, rares sont ceux qui prennent encore le temps d’écouter un bon vinyle, vautrés dans un fauteuil confortable – en entier, en se levant pour retourner la galette à la fin de la face A… Les yeux fermés, en se concentrant sur la musique et en ne pensant à rien d’autre, tant les sujets démoralisants sont nombreux actuellement. Je vous le dis, le temps et cette activité excellente pour la santé mentale, c’est du luxe ! Sans doute faut-il remonter au Pink Floyd des seventies pour s’en souvenir !

Non, l’allusion n’est pas innocente… Il y a, chez le trio Spook (« fantôme » en néerlandais…), des points de similitude avec le Flamand Rose, période que l’on situera entre « Atom Heart Mother » et « Meddle », avec de longs étirements qui emmènent le thème des titres vers des contrées aventureuses. « Fire » et « Black Tape » en sont de superbes exemples. Comme le Floyd de l’époque, Spook détient les clés de cette liberté d’expression, ce sens de la mélodie fluctuante et accrocheuse. Il y a, dans cette musique, du jazz dans le rock… et inversement. Une expression que nous avions déjà utilisée à l’occasion de la parution du magnifique « Zink », l’album d’un autre groupe flamand : Dans Dans. Il y a aussi du psychédélisme (« 1-1,5 », « Steelgio ») dans cette production assurée par le contrebassiste du groupe, Nicolas Rombouts (fondateur de Dez Mona). Reste à applaudir (et surtout à écouter… les yeux fermés) le drums incroyable de Simon Segers (dans tous les bons coups actuellement, de Black Flower à Beren Gieren) et le jeu inventif de Filip Wauters (pedal steel, guitare), qui complètent un trio que nous avons hâte de découvrir sur scène.

Yves Tassin