Stéphane Mercier : Syntropy
Back to basics ! Retour aux fondamentaux pour faire renaître, ou entretenir, l’essence même du jazz. Avec un naturel confondant et un sens acéré de l’écoute, le quartette de Stéphane Mercier nous offre une musique pleine de saveurs et de plaisirs. Tantôt tonique et boppante (« Fly, Fly, Rockets », « Too Cool for School ») ou sensuelle (« Blizz »), tantôt plus introspective (la reprise qui évite les clichés de « You Are so Beautiful » de Billy Preston ou « Norma » de Norma Panduro Navarro), la musique sème les beaux sentiments. La rythmique, d’abord, est absolument délicieuse, chaleureuse et attentive. Le drumming de Dré Pallemaerts, qui impose un swing moelleux et déterminé à la fois, est incomparable. La contrebasse de Nic Thys, précise, profonde, chantante, nous fait voyager. Puis il y a, bien sûr, les interventions lumineuses et toujours inspirées de Nicola Andrioli qui n’hésite pas à prendre régulièrement la tangente et laisser éclater un toucher vif et brillant. C’est clair et pétillant comme l’eau qui coule d’une source et qui se fraie un chemin entre les cailloux et les roseaux. Quant à Stéphane Mercier – à l’alto mais aussi à la flûte sur le superbe et méditatif « Ipseity » – auteur de la plupart des titres si bien ciselés, il exhale un souffle maîtrisé, délicat et sans chichi. Une justesse parfaite pour faire remonter en nous les émotions, qu’elles soient joyeuses, insouciantes ou plus mélancoliques. « Syntropy » laisse faire la nature du jazz que le quartette cultive avec beaucoup de bonheur. Stimulant.