Sylvain Rifflet, Mechanics

Sylvain Rifflet, Mechanics

Sylvain Rifflet, Mechanics

JAZZ VILLAGE

Cet album est sorti il y a un an… Si Jazz Around vous en parle aujourd’hui, c’est parce qu’il s’est vu décerner le prix de « meilleur album de l’année » lors de la cérémonie des Victoires du jazz 2016. Un prix obtenu en bataillant ferme face à Stéphane Belmondo (« Love for Chet ») et Perrick Pedron (« and the… »). Cette consécration permet à cette œuvre intemporelle de connaître en quelque sorte une seconde vie commerciale, un second souffle que le saxophoniste français use à bon escient pour nous emmener à la découverte d’un univers déroutant et très personnel. Ici, il est bien évidemment question de « machines », mais non point d’électronique futuriste (l’album est quasiment dépourvu de sons électriques), ni de chaos industriel assourdissant. Non, ces machines entretenues consciencieusement par Sylvain Rifflet (le contremaître) et ses ouvriers (Benjamin Flament aux percussions, Philippe Gordiani aux guitares et Jocelyn Mienniel à la flûte et à la kalimba) ont une âme. Faite de petits cliquetis et de roulements à bille, cette musique-ci entraîne l’auditeur dans des ritournelles parfois drôles (Mechanics), mais plus souvent mélancoliques (Glassicism, Fantoms, et bien d’autres titres). Si Sylvain Rifflet aime brasser les genres, ce sont toutefois les références à la musique répétitive qui sont les plus nombreuses. On pense (donc) à Philip Glass ou à Steve Reich, mais aussi à Yann Tiersen (« Elf Dance », pourtant empruntée à Moondog). Dernier détail : Sylvain Rifflet a choisi un magnifique dessin rétro-futuriste de François Schuiten pour illustrer son album. Décidément, « Mechanics » n’a pas volé sa récompense !        

Joseph « YT » Boulier