Trio Rhizome : A.R.C. en Ciel
Association antinomique sur la couverture de cet album : A.R.C. en Ciel et Rhizome, le ciel et la terre, l’aérien ( « Gravityless ») et les racines… Ajoutez-y l’eau (« Sweet Ocean ») et vous touchez à l’essence de cette musique, légère et enracinée à la fois.
Si le rhizome évoque le côté terrien, il évoque aussi une pensée philosophique égalitaire où il n’y a pas de hiérarchie entre les hommes, entre les choses. Ainsi pourrait-on argumenter sur la préséance du piano dans un trio jazz, du saxophone dans un quartet et ainsi de suite. Dans cette formule du trio A.R.C. en Ciel, cette hiérarchie n’existe pas, tout se joue sur les sonorités mélangées des instruments : les flûtes, l’harmonica, les ocarinas et les appeaux de Claudie Boucau, la batterie, les percussions, la clarinette basse et le « Don Quichotte » (1) de Richard Héry, la guitare et les effets électroniques de Alain Blesing.
Dans cet entrelacs égalitaire, seul deux pièces touchent à une normalité organisationnelle : par le rythme d’abord sur une « Chanson Bulgare », par la mélodie ensuite sur « Ice Flowers », dérivation inspirée par « Colchique dans les prés ». Les autres compositions, toutes d’Alain Blesing, titillent nos sens et notre imagination, nous emmènent sur des voies paisibles où les sonorités étranges peuvent évoquer les bruissements d’un bosquet, le brame du cerf, à moins que ce ne soit le chant de la baleine (« Dead Whales »), les senteurs champêtres où dominent les sonorités graves de la clarinette basse, des flûtes, des percussions diverses. Un univers étrange qui interroge d’abord, captive ensuite. En tout cas un univers original et séduisant dont on a du mal à trouver les… racines.
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(1) Un instrument dont on ne trouve aucune trace sur Wikipedia…