Yessaï Karapetian : YESSAÏ
Kyudo Records / L’Autre Distribution
A moins de trente ans, ce pianiste d’origine arménienne mais vivant aujourd’hui principalement à Paris, peut se targuer d’un parcours déjà riche en rencontres. De Marseille où il s’initie au piano, il part au conservatoire de Paris dont il sort diplômé en 2019, avant de s’envoler à Boston au Berklee College of Music, ce qui lui ouvre des rencontres telles que Danilo Perez, Terry Lyne Carrington, Joe Lovano ou John Patitucci. De retour en France, il remporte le réputé concours Jazz à la Défense, qui l’a amené à créer son premier groupe qui sort cette année son tout premier opus « YESSAÏ ». Il est entouré de musiciens qui sont pour nous des découvertes : Mounir Sefsouf au saxophone, Gabriel Gosse à la guitare, Théo Moutou à la batterie et Marc Karapetian, frère du pianiste et contrebassiste occasionnel de Tigran Hamasyan. Yessaï dit avoir mis longtemps à trouver l’équilibre de sa formation : « Cela m’a pris six années de recherches intenses pour former ce band pour un enregistrement. J’ai testé des dizaines de formations, du solo au nonet mêlant instruments occidentaux, du folklore arménien et musique électronique. »
Le résultat est bouleversant d’énergie, de puissance, mais aussi d’invention. Une musique conquérante aux multiples influences, quoi de plus normal quand on mixe des musiciens venant d’Arménie, d’Algérie, de la Guadeloupe ou de La Réunion. Bien heureusement, le quintet ne se limite pas à se la jouer « power quintet », les compositions du pianiste – neuf au total – se développant sur de belles mélodies, voire des moments de grâce. Pour ceux qui seraient dans le Sud de la France en juillet, ne ratez pas l’occasion de les voir au Nice Jazz Festival le 18 et à Marseille le 22. Nul doute que la version scénique de cet excellent album vaudra le déplacement.